La bière belge est probablement l’introduction idéale pour toutes personnes souhaitant devenir un expert de la bière.
Premièrement la bière belge dispose d’une diversité rare dans le monde. Des bières trappistes aux bières acides n’importe quel amateur devrait y trouver son bonheur.
Ensuite la bière belge dispose également d’une histoire qui lui a fait traverser les âges et les siècles.
Enfin la bière belge est également particulièrement bien distribuée dans le monde. En effet et ce particulièrement en France il vous sera très facile de trouver des bières belges après la lecture de ce guide.
Nous partons donc à la découverte des bières belges en commençant par leurs histoires avant de détailler l’ensemble des styles de bières que vous pourrez trouver en Belgique.
Pour ceux qui souhaiteraient simplement gouter ces bières sans en découvrir toute l’histoire et tous les styles, voici notre tableau des 10 bières belges à gouter pour découvrir la bière belge :
Nom de la bière | Style de bière | Achat en ligne |
Chimay Bleu | Brune trappiste | Saveur bière |
Orval | Trappiste | Saveur bière |
Lambic ou gueuze Cantillon | Lambic | Site lesbièresbelges.be |
Delta IPA | IPA | Saveur bière |
Taras Boulba | Hoppy Ale | Saveur bière |
Délirium Tremens | Blonde forte | Saveur bière |
Saison Dupont | Saison | Saveur bière |
Brune Abbaye des Rocs | Brune belge | Saveur bière |
Hoegaarden blanche | Witbier | Saveur bière |
Tripel Karmeliet | Triple | Saveur bière |
A la fin de ce guide vous serez de véritables experts de la bière de Belgique !
Pour ceux qui le souhaitent vous pouvez également regarder notre vidéo sur le sujet. N’hésitez pas à vous abonner à notre chaîne Youtube pour plus d’infos bières !
Sommaire
L’histoire de la bière belge
L’apparition des premières bières (l’époque du Moyen-Age)

L’origine de la bière en Belgique est intimement liée à l’existence d’abbaye et de communautés monastiques. En effet selon la règle de Saint-Benoit qui date du 6ème siècle, les abbayes ont le devoir d’offrir gîte et couvert aux voyageurs.
La Belgique n’offrait à l’époque que très peu de territoires viticoles et c’est donc logiquement que les moines se sont tournés vers la fabrication de bière.
Par ailleurs c’est Charlemagne qui au 9ème siècle a obligé les abbayes à produire de la bière. Cela a permis aux brasseries de se professionnaliser créant notamment les premières recettes écrites.
A l’époque les brasseries brassent essentiellement un type de bière appelée Gruit qui n’est pas brassée avec du houblon mais avec un mélange d’herbes aromatiques.
Les traces de premières brasseries belges
Dans la région Mosane en Belgique on a trouvé des traces écrites de l’existence d’une brasserie en 805 après JC.
Dès 1074 on assiste surtout à la création de la brasserie de l’abbaye d’Affligem aujourd’hui propriété du groupe Heineken. La brasserie se développe particulièrement au cours de ses premières années puisque la bière était recommandée puisqu’elle permettait de se protéger de la peste.
Anecdote : A l’époque la bière était considérée de meilleure qualité en Belgique que l’eau. En effet la fabrication de bière oblige de réchauffer l’eau ce qui vous permet d’éliminer les bactéries.
Il arrivait donc très souvent que les enfants comme les femmes enceintes consomment une bière de table assez légère en alcool.
Au 13ème siècle une brasserie voit le jour à Villiers-la-Ville ou des moines se sont installés pour la première fois en 1146. Cette brasserie a hélas été détruite au 16ème siècle pendant les guerres de religion.
Le développement de la demande et le premier âge d’or des brasseries (14ème – 15ème siècle)
A partir du 14ème siècle la Belgique vit une période de prospérité économique. La bière sort donc de l’espace religieux et est consommée par de plus en plus de personne.
Mais que s’est il passé pour permettre un tel développement économique ?
Dans leur essai “Beer and Wine Drinking Nation” Eline Poelmans et Johan F.M. Swinnen livrent une explication plus que plausible.
Selon eux c’est avant tout la hausse du pouvoir d’achat qui a permis la création de brasseries commerciales. En effet jusque là la bière était essentiellement bu en monastère parce qu’elle était gratuite !
C’est pourquoi à partir du 14ème siècle, avec l’augmentation du pouvoir d’achat, on voit également apparaitre les premières tavernes. Effectivement avec l’augmentation du commerce et des voyages de nouveaux besoins émergent (hébergement, restauration).

La concurrence et la généralisation du houblon dans la bière belge
Au 14ème siècle la concurrence entre les brasseries devient plus forte ce qui permit d’augmenter la qualité globale du produit. En effet les consommateurs avaient enfin le choix de se tourner vers une bière plutôt qu’une autre.
Concernant le houblon on trouve trace dès les années 800 de brasseries allemandes qui l’utilisait. En Belgique l’utilisation du houblon s’est généralisé vers le 14ème et le 15ème siècle.

En plus de donner une saveur particulière à la bière le houblon permet également d’obtenir une meilleure conservation.
Anecdote : Dès 1364 l’Empereur Charles IV met en place un décret qui oblige les brasseurs à utiliser le houblon. Le décret n’était cependant pas valable dans l’ensemble de la Belgique actuelle.
La création des premières guildes de brasseurs
Les premières guildes de brasseurs sont également créées au 14ème siècle. En effet les brasseurs avaient tout intérêt à se regrouper pour professionnaliser leur métier mais également pour négocier avec l’Etat en cas d’augmentation des taxes.
La première guilde apparaît à Bruges en 1308. La ville de Liège suivra en 1357 alors que celle de Bruxelles est créé en 1365.
Avec le développement de la demande les brasseurs s’enrichissent et ils rachèteront au 16ème siècle la Maison de l’Arbre d’or située sur la grande place à Bruxelles. La beauté de la maison est à l’époque une preuve de la richesse de la guilde des brasseurs.

A lire également notre article Guide de la bière à Bruxelles
L’apparition des tavernes
En 1515 on voit également l’apparition de la première taverne en Flandres. Cela permet aux brasseurs de bénéficier de lieux pour distribuer leurs bières. Cela développe aussi des habitudes de consommation pour les amateurs de bière de l’époque.
Pour les brasseurs l’époque de la Renaissance représente donc un véritable âge d’or.
La révolution française et ses conséquences (18ème siècle) sur la bière en Belgique
Alors que les brasseries connaissaient un véritable âge d’or le 18ème siècle sera une période plus compliquée pour les brasseries belges. 3 raisons particulières expliquent ce déclin.
La disparition des guildes
Premièrement la première conséquence de la révolution française est d’interdire l’existence des guildes. Les brasseurs ne bénéficient donc plus de la même puissance de frappe dont ils disposaient jusqu’alors.
La destruction de certaines brasseries
Deuxièmement la révolution française a également détruit de nombreuses abbayes et monastères qui étaient au précédent également des brasseries.
Il faudra attendre jusqu’à l’époque de Napoléon pour voir certaines brasseries se redévelopper.
L’apparition de nouveaux concurrents de la bière
Enfin le 18ème siècle voit également l’apparition de nouveaux concurrents fera également du tort au secteur brassicole. En effet de nouvelles boissons font leur apparition dans la vie de tous les jours.
Par exemple le cacao mais également les premiers sodas apparaissent à cette époque. En effet on découvre en 1767 l’existence du gaz carbonique et la possibilité de l’ajouter à l’eau.

Un siècle d’avancées scientifiques (19èmesiècle)
Premièrement ce sont les recherches d’un scientifique très connu qui permettront de fortes avancées pour les brasseurs. En effet c’est Louis Pasteur et ses recherches sur la fermentation qui permettront de fortes avancées scientifiques pour les brasseurs.
De plus le 19ème siècle voit également l’apparition de nombreuses documentations autour de la bière. En 1851 le Traité complet de la fabrication des bières et de la distillation des grains fait son apparition. Avant ce livre les connaissances de brasseries étaient transmises uniquement de maîtres à apprentis.

Ensuite en 1887 la première école de brasserie se crée également à l’université catholique de Louvain. Encore une fois cela permet à de nouvelles personnes de se former et de devenir brasseur.
En parallèle les techniques d’embouteillage progressent également ce qui permet de mieux conserver la bière.
Enfin à l’aube de la première guerre mondiale la Belgique compte environ 3000 brasseries. Certaines brasseries ont déjà une taille conséquente comme la brasserie de Koelkeberg crée en 1886 et qui produit des bières de type pils.

Par ailleurs on retrouve déjà une certaine diversité dans les bières belges qui est bien sûr encore présente aujourd’hui. On retrouve alors les bières d’abbayes, des bières blanches, des bières à fermentation spontanée comme la gueuze et bien sûr des pils déjà très à la mode à l’époque.
La conséquence des deux guerres mondiales sur la bière belge
Comme dans la plupart des pays européens les deux guerres mondiales auront des conséquences terribles sur le secteur brassicole belge.
En bref on retrouve différents chiffres selon le site internet que vous visitez mais il semblerait que la première guerre mondiale ait réduit le nombre de brasseries à environ 2000 (vs 3000 avant la guerre). La main d’œuvre était absente pendant la guerre puisque présente sur le front.
De plus le matériel de brassage a logiquement été endommagé par la guerre mondiale car peu utilisé et entretenu pendant plusieurs années. Les cuves en cuivre ont également été réquisitionné par l’industrie pour fabriquer des armes.
La seconde guerre mondiale quant à elle aura pour conséquence de réduire le nombre de brasseries à moins de 1000 brasseries (aux alentours de 800).
Nous avions déjà retrouvé des conséquences très similaires dans notre article sur la bière à Strasbourg comme dans celui sur la bière à Lille.
Pour conclure les conséquences des deux guerres mondiales sont désastreuses sur le secteur brassicole européen.
L’après-guerre et la concentration des brasseries
La relance de la consommation de la bière belge
Dans la période qui suit la guerre on assiste fort heureusement à une relance de la consommation. C’est l’époque des fameuses trente glorieuses et l’Europe entière connait une période faste. Certaines brasseries se créent un nom et s’approchent de l’ère de la consommation de masse.
C’est notamment en 1954 que se crée la marque bien connue Leffe. Vous l’aurez remarqué : c’est ici un grand changement. On parle de moins en moins de bière ou de brasserie mais de plus en plus de marques.

De même c’est en 1966 que sera brassée la première blanche Hoegaarden.
L’évolution des brasseries d’abbaye belges
Un énorme changement apparaît dans les années 1950 et est initié par l’abbaye Affligem. En effet la bière Affligem devient la première bière d’abbaye brassée par des laics et non plus par les moines.
En effet les moines Affligem délocalise leurs brassages et les bières seront dorénavant brassées par la brasserie De Hertog.
La concentration des brasseries et la création de grands groupes brassicoles belges
L’année 1988 marque un tournant décisif pour la bière belge. En effet la brasserie Artois qui brasse la fameuse Stella Artois fusionne avec la brasserie Piedboeuf. C’est la naissance du groupe Interbrew qui fera plus tard partie du groupe AB-InBev et deviendra le plus grand groupe brassicole mondiale.
La même année les brasseries belges Van Alken et Maes fusionne et donne naissance au groupe Alken-Maes.
Anecdote : La brasserie Artois est en réalité une très vieille brasserie belge crée par Sébastien Artois en 1708 à Louvain.
L’avènement des Micro-brasseries belges
La première micro-brasserie belge est créée en 1979 avec la brasserie Eloir. C’est donc arrivé 7 ans avant la première micro-brasserie française (La brasserie Coreff en 1986).
Depuis de nombreuses brasseries ont rejoint la scène de la bière artisanale belges. On pense notamment à Brussels Beer Project (qui a ouvert un bar à Paris), à la brasserie de la Senne ou encore à En Stoemeling. Plus d’informations dans notre article sur le guide de la bière à Bruxelles.
Les styles de bières belge
Il est important de préciser ici que certains styles de bières peuvent être brassées en dehors de la Belgique. En effet comme nous l’avons déjà précisé dans ce blog la bière est l’application d’une recette et peut donc être brassée partout dans le monde à l’opposition du vin.
Cependant la Belgique dispose de styles de bières qui ont très souvent été inventés dans le pays. En effet la bière belge a toujours bénéficié d’une énorme diversité.
De plus certaines bières comme la gueuze à la fermentation spontanée (bière fermentée naturellement dans l’air) sont des bières pouvant être brassée uniquement à un endroit en l’occurrence dans la région de Bruxelles.
Les bières belges trappistes
Comment parler de la bière belge sans parler des bières trappistes ? Ces bières font la réputation même de la bière belge !
Qu’est-ce qu’une bière trappiste ?
Pour résumer les bières trappistes sont des bières brassées par (ou du moins sous contrôle) des moines trappistes. Les moines trappistes sont des moines catholiques et l’ensemble de leur revenu doit provenir de leur travail.
Comme nous l’avons vu précédemment les abbayes belges ont une grande tradition de fabrication de bières. Parmi ces abbayes les trappistes ont fondés une tradition de bière de qualité.
L’appellation moine trappiste est protégée depuis 1962 et pour être reconnue comme trappiste une bière doit être brassée par des trappistes.
Anecdote : En 1916 un ancien brasseur de la brasserie trappiste Westmalle se prit à brasser une bière similaire et à la vendre sous l’étiquette bière trappiste. Heuresement pour les moines leurs bières a maintenant été reconnue par une appellation propre.


Il faut bien sûr comprendre que les moines ne se consacrent plus au brassage pur étant donnée le volume vendu de bières trappistes. Ce sont donc des laïcs très souvent brasseur professionnel qui s’occupe de brasser la bière.
Pour être reconnue comme trappiste la bière doit cependant être brassée sous le contrôle des moines trappiste.
Quelles sont les bières trappistes belges ?
Chacune des brasseries trappistes brassent différemment mais on retrouve malgré tout certaines caractéristiques communes. En effet les bières trappistes belges sont en général assez forte en alcool (facilement 8%) et sont refermentées en bouteille.
Elles portent bien sûr toutes l’appelation Authentic Trappist product. En Belgique elles sont distribuées dans plusieurs magasins ce qui permet de les retrouver facilement (Delhaize, Colruyt, Carrefour…).
L’abbaye Notre-dame de Scourmont : Bière Chimay
Nous commençons notre route assez logiquement par la plus ancienne des brasseries trappistes qui produit la bière trappiste Chimay.
Créée en 1850 l’abbaye Notre-dame de Scourmont produit des bières depuis plus de 100 ans. En effet on date à 1862 les premières bières produites.
Malgré sa mise à l’arrêt durant la seconde guerre mondiale la brasserie a repris son activité à partir de la fin de la guerre.
La Chimay dispose également de sa levure propre. Les bières sont aujourd’hui brassée par des laïcs dans la ville de Baileux.
La brasserie produit 4 bières différentes facilement reconnaissable à leurs étiquettes. Ces bières sont :
La Chimay bleue : au départ une bière spéciale brassée pour les fêtes de noël et qui a ensuite connue un succès sans précédent. C’est une bière brune à 9 degrés.
1. Chimay Triple (blanche) : Sans surprise la bière à l’étiquette blanche est une bière triple.
2. Chimay dorée : Une bière blonde à 4, 8 degrés de style bière de table.
3. Chimay rouge : Une bière brune à 7 degrés un peu plus légère en alcool et moins typée que la Chimay bleue.
Des éditions spéciales sont également produites dont notamment la Chimay bleue vieillie en barrique.
L’abbaye Notre-dame d’Orval : Bière d’Orval
Après la première nous vous présentons la dernière venue des bières trappistes. La bière Orval date seulement de l’année 1931.
Contrairement à la brasserie Chimay qui propose plusieurs bières différentes l’abbaye Notre-dame d’Orval ne propose qu’une seule bière ! Cette bière c’est justement l’Orval. Pour l’anecdote sachez que l’on dit un Orval et non pas une Orval.
La bière Orval est produite avec des houblons de Bavière très arômatiques. En effet le premier brasseur d’Orval était lui-même bavarois !
Pour information la brasserie d’Orval produit également une bière l’Orval verte réservé aux moines et disponible en pression à l’abbaye. C’est une bière blonde de table.
Chaque année ce sont 22 millions de bouteilles qui sont produites uniquement en 33cl.
Anecdote : La bière d’Orval est une bière qui se bonifie avec le temps si elle est bien conservée.
L’abbaye Notre-Dame de Saint-Rémy de Rochefort : Bière Rochefort
Cette abbaye qui se trouve dans la province de Namur produit chaque année 18 000 hectolitres de bières. La brasserie a désormais dépassé les 100 ans d’existence puisqu’elle a été créée en 1899.
En réalité des moines brassaient déjà dès le 16ème siècle à la brasserie de Rochefort. Hélas ils furent chassés pendant la révolution française. La marque de bière Rochefort date donc en réalité de 1950.
L’abbaye Notre-Dame de Saint-Rémy de Rochefort produit 3 bières :
Bière Rochefort 10 : La plus forte des bières de la brasserie, produite uniquement après la seconde guerre mondiale.
Bière Rochefort 6 : Une des classiques de la brasserie et également leur bière la moins forte. De fortes saveurs de malt et une refermentation en bouteille.
Bière Rochefort 8 : Une bière plutôt bien équilibrée entre arôme de malts rôtis qui rappelle le cacao ou le caramel.
L’abbaye Notre-Dame de la Trappe : bière Westmalle
Une autre bière trappiste bien connue brassée depuis le 19ème siècle dans le village de Westmalle. En effet l’abbaye brasse des bières depuis 1836. Cependant il faut savoir que l’abbaye existait depuis 1794.
Après différentes difficultés connues pendant la 1ère guerre mondiale la brasserie brasse aujourd’hui plus de 130 000 hectolitres de bières.
La bière Westmalle Double : Une bière brune à 7% d’alcool.
Westmalle Triple : Une bière blonde qui titre à 9,5% d’alcool.
Les deux bières sont des bières très portées sur le malt avec de belles saveurs céréalières.
L’abbaye Saint Benedict : Bière d’Achel
Ce n’est peut-être pas la plus connue des brasseries trappistes mais l’abbaye Saint Benedict et sa bière d’Achel mérite qu’on s’y arrête. En effet cette brasserie qui existe depuis 1850 produit non seulement des bières pressions mais également deux bières bouteilles bien connues des amateurs.
Les bières produites sont les suivantes :
Achel brune : Une bière brune à 8% d’alcool.
Achel blonde : Une bière triple de type blonde légèrement ambrée.
L’abbaye de Saint-Sixte : La bière Westvleteren


C’est probablement la bière trappiste qui a le plus fait parler d’elle dans les dernières années. Et pour cause ! La bière Westvleteren a été élue meilleure bière du monde !
Ce classement a été réalisé par le site Ratebeer et a élu la Westveleteren 12. C’est une bière qui titre à 10,2% d’alcool.
Pour se procurer la Westvleteren il faut se rendre sur place à l’abbaye et réserver en avance. Il existe également une limite de commande. En effet les moines se sont apercus que de nombreux rigolos s’amusaient à revendre leurs bières à des prix dépassant l’entendement !
Si vous souhaitez compléter vos connaissances nous avons rédigé un article sur comment se procurer la bière Westvleteren.
Vous êtes maintenant de véritables spécialistes des bières trappistes. Même si il existe des bières trappistes en dehors de la Belgique, ce type de bière reste emblématique du pays belge.
Vous l’aurez constaté les bières belges sont plutôt intimement liées à l’histoire des abbayes. Nous allons maintenant découvrir un autre style de bière encore plus typiquement belge.
Voila un peu de lecture si vous souhaitez en savoir plus :
Les bières belges de type Lambics
Qu’est ce qu’un Lambic ?
Comme nous avons coutume de le dire : la bière est un produit très différent du vin. Au contraire des vins où la notion de terroir est spécifique et impose des différences entre les vins de chaque région, la bière s’approche plus de la cuisine.
En effet la fabrication d’une bière provient d’une recette qu’on peut appliquer dans différents endroits du monde.
Cependant ceci n’est pas entièrement vrai car cela serait beaucoup trop simple. La gueuze est un style de bière spécifique à la Belgique et particulièrement à la région de Bruxelles.
Il existe différentes raisons pour cela. Premièrement l’air de la vallée de la Senne à proximité de Bruxelles est unique et contient des levures particulières. Ensuite nous parlons ici uniquement de bière à fermentation spontanée et donc sans ajout artificiel de levures. Cela en fait une bière unique.
Les différents types de bières à fermentation spontanée belge
Le lambic : Le lambic est une bière à fermentation spontanée provenant exclusivement de la région de Bruxelles appelée le Pajottenland. Généralement on retrouve une bière lambic fabriquée à partir de 70% d’orge et de 30% de froment.


Pour transformer le produit en bière on le laisse donc fermenter à l’ère libre et des micro-organismes sauvages permettent la création de la bière.
La gueuze : On peut bien sûr consommer une bière lambic directement mais la tradition est plutôt de réaliser un mélange entre différents lambics de différentes années. Cela donne ce que l’on appelle une gueuze. Les gueuze sont en général des bières plutôt acides à l’image des bières à fermentation spontanée.


A l’image du vin les possibilités sont donc infinies et les nombreuses bières réalisables donnent une grande variété au produit. Enfin la création d’une Gueuze s’approche donc d’un assemblage entre différents lambics très souvent vieillis en barrique.
La Kriek : La Kriek provient au départ également d’un lambic à la différence qu’elle est mélangée avec de la griotte (cerise) au départ. Attention à cette appellation qui n’est pas protégée. Ils arrivent donc de trouver une Kriek qui est simplement une bière à la cerise sans provenir d’un lambic.
La Faro : Encore un type de bière dérivé du lambic. La Faro est obtenue par un savant mélange de bière lambic et de sucres candi.
Quelles sont les brasseries qui brassent des lambics ?
Plusieurs brasseries brassent des lambics dans la région du Pajottenland.
Pour commencer la première d’entre elles et probablement la plus connue des amateurs de bières est la brasserie Cantillon dont nous vous parlions dans notre article sur la bière à Bruxelles.
En ce qui concerne la bière Gueuze la brasserie Cantillon a réussi à élever la fabrication de bière à un niveau artistique. En effet de nombreuses bières sont brassées toujours différemment rendant chaque bière unique.
Par ailleurs si vous souhaitez déguster une bière Cantillon nous vous conseillons de vous rendre à Moeder Lambic à Bruxelles. C’est sans aucun doute le meilleur endroit pour déguster une Cantillon.
En ce qui concerne les bières Kriek de type lambic plusieurs brasseries en produisent. On trouve par exemple la brasserie Boon, la brasserie Timmermans ou encore la brasserie Lindemans. Certaines de ces brasseries sont encore indépendantes et d’autres appartiennent à des groupes industrielles.
Si vous voulez en savoir plus nous vous conseillons de lire ce guide sur la liste des gueuzes : Liste des gueuzes
Les bières blanches belges
Tout d’abord il convient de préciser que la bière blanche n’est pas une bière à proprement parlé « belge ». Cependant il faut souligner que la bière blanche a été brassée depuis des années en Belgique et son brassage remonte même au 16ème siècle.
Comment est apparu ce style de bière aussi tôt en Belgique ?
Premièrement commençons par rappeler rapidement ce qu’est une bière blanche. C’est une bière brassée à partir d’un mélange d’orge et de froment. En Belgique il semble que la bière blanche soit née aux alentours de Louvain.
Par ailleurs il semblerait que dès 1445 des bières de blés ait été brassée dans le village d’Hoegaarden. Au départ les bières étaient certainement brassées à partir des céréales disponibles. Les bières étaient souvent très acides, le blé apportant une certaine acidité dans la bière.
A priori c’est quelques années plus tard que l’on commenca à ajouter des écorces d’orange et des épices dans la bière blanche. Cela permit d’adoucir le goût et encore aujourd’hui cela reste la recette de la bière blanche traditionnelle belge.
Par ailleurs en 1736 le village d’Hoegaarden compte jusqu’à 35 brasseries dans le village de Hoegaarden qui ne comptait alors que 2000 habitants…
Cependant les deux guerres mondiales et le développement de la pils feront plus ou moins disparaître la bière blanche des radars.
La bière blanche renaîtra cependant en 1966 lorsque Pierre Célis fera un premier brassin d’une bière qu’il nommera Hoegaarden. Plusieurs années plus tard la marque sera devenue une véritable incontournable du paysage brassicole belge et sera revendue au groupe brassicole Ab In Bev.
Les bières d’abbaye
Tout d’abord rappelons dès maintenant que les bières d’abbaye sont différentes des bières trappistes. En effet les bières trappistes correspondent spécifiquement aux abbayes trappistes et répondent à un ensemble de règle que nous avons précisé plus haut.
Les bières d’abbaye quant à elle sont simplement des bières rattachées de près ou de loin à une abbaye.
Il faut également savoir que le nom bière d’abbaye à proprement dit n’est pas déposé. Il est donc possible pour un brasseur industriel ou même artisanal de nommer une bière « bière d’abbaye ». C’est d’ailleurs ce que fait la brasserie indépendante Meteor avec sa bière Wendelinus.
Cependant il existe en Belgique un label « Bière belge d’abbaye reconnue »
Les différents types de bières d’abbaye
Il faut différencier les bières d’abbaye industrielle qui appartiennent très souvent à de grands groupes brassicoles tel que Grimbergen qui appartient à Carlsberg.



La bien connue bière Leffe est également une bière d’abbaye et appartient aujourd’hui au groupe brassicole AB InBev.
De même la bière Affligem est également considéré comme une bière d’abbaye et appartient quant à elle à Heineken.
On distingue d’autres brasseries d’abbaye plus indépendantes ou plus craft beer comme on l’entend aujourd’hui. C’est le cas par exemple de l’Abbaye des Rocs qui brasse des bières artisanales avec du houblon 100% belge.
En conclusion il reste difficile de considérer les bières d’abbaye comme un style de bière à proprement parlé. En effet ce style regroupe différents types de bières et différents types de brasseries.
Cependant l’existence de bières d’abbaye est intimement liée à l’histoire de la bière belge puisque comme nous l’avons vu ce sont les premiers brasseurs de l’histoire de la Belgique !
Les bières belge de type Saison
De nouveau nous nous retrouvons ici face à un style de bière typiquement belge ! Et encore une fois c’est une bière qui peut être brassée n’importe où dans le monde mais dont les prémices se trouvent en Belgique.
Qu’est ce qu’une bière de type Saison ?
A la base la bière Saison appelée en belge Sezuen était brassée par les fermes pour les travailleurs saisonniers (d’où le nom de Saison). En effet chaque année les fermes accueillaient des travailleurs pour l’été.
Comme ces fermes offraient en général gites et couverts il fallait logiquement brasser une bière pour l’occasion. Cette bière c’est la Saison qui était en général brassée l’hiver et plus houblonnée qu’une bière habituelle.
Nous avons fait un article complet sur la bière saison que vous pouvez découvrir ci-dessous :
Anecdote : Ce style est devenu très à la mode aux Etats-Unis avec l’avènement du mouvement craft beer.
Quelles sont les bières Saisons belges les plus connues ?
La plus connue des bières Saison est sans aucun doute la Saison Dupont. Cette bière est brassée depuis 1844 dans une ferme brasserie. La ferme brasserie a été rachetée en 1920 par la famille Dupont.


La bière présente un nez plutôt houblonné et une belle amertume en bouche. C’est une incontournable à essayer !
D’autres brasseries comme la brasserie de la Senne se sont essayées au brassage d’une Saison.
Les pils ou les lagers
A priori le style n’est pas un style typiquement belge. Pourtant c’est un style qui dès sa création a beaucoup plu au belge et a permis le développement de certaines brasseries au niveau mondial.
En effet l’influence allemande et bien sûr tchèque (la pils est originaire de la ville de Pilsen en République Tchèque) rapporta très tôt des bières légères et désaltérantes en Belgique.
A lire également pour ceux qui veulent en savoir plus sur les Lager :
Pour commencer rappelons que les pils sont des bières à fermentation basse, plutôt faible en alcool (autour de 4,7%) et aux propriétés désaltérantes. En général on retrouve des bières plutôt faibles en houblon.
Dès la fin du 19ème siècle en 1886 on voit apparaître à Koekelberg une brasserie du même nom la brasserie de Koekelberg. Cette brasserie se spécialisera dans les bières de types pils et de type allemande en général. A l’époque ces bières étaient uniquement importées et donc très cheres.
Cependant c’est surtout après la première guerre mondiale que ces bières explosent en Belgique. En effet on assiste tout d’abord à la création de la bière Cristal de la brasserie Alken à laquelle suivra la bière Stella Artois
Les développements et les goûts du 20ème siècle ont permis à ces brasseries de devenir des brasseries connues au niveau mondial.
La marque de bière Stella Artois appartient aujourd’hui au groupe AB In Bev alors que la Cristal est une marque du groupe Alken-Maes.
La bière belge moderne ou craft beer
Que serait la Belgique sans ses brasseries Craft Beer ? Nous vous en parlions auparavant dans notre article sur la bière à Bruxelles, la Belgique dispose d’une superbe scène craft beer.
On peut citer différentes brasseries tel que Brussels Beer Project, la brasserie de la Senne, En Stoemeling… La liste est large !


Ces brasseries produisent des bières plus « modernes » et dans la mouvance du mouvement craft beer. On retrouvera donc des bières en général plus houblonnées ou encore des bières vieillies en fût de chêne.
Anecdote : Le slogan du Brussels Beer Project, brasserie artisanale bruxelloise, est le suivant : Leave the Abbey join the playground. En français cela signifie, laissez l’abbaye, venez rejoindre le terrain de jeu. C’est bien sur une phrase imagée sur la créativité de la bière belge.
Un style de bière bien particulier : la Belgian IPA
Pour commencer il faut déjà se demander si on parle ici d’un véritable style de bière. En effet nous n’en avons pas trouver de définition précise.
Est-ce qu’une IPA Belge est une IPA brassée avec des levures belges comme le font certaines brasseries américaines ? Ou tout simplement une bière brassée avec des houblons belges ?
Certaines brasseries ont déjà pris les devants en nommant leurs bières : IPA belge. C’est le cas de la brasserie d’Achouffe qui brasse la fameuse Chouffe et appartient à Duvel Moortgat avec leur Chouffe triple ou encore de Saint Feuillien avec sa belgian Coast IPA.
Est-ce que ces bières sont vraiment des IPA à l’image des IPA classiques ? C’est une question qui mériterait un article entier !
Conclusion :
Un résumé en quelques phrases de tout ce que vous devez savoir sur la bière belge :
Vous l’aurez compris par son histoire la bière belge est intimement liée à l’existence d’abbaye. En effet ce sont les abbayes qui furent les premières à brasser de la bière pour offrir gîtes et couverts à leurs hôtes.
L’évolution du monde et les succès de la bière ont eu pour conséquence de faire sortir les bières du monde religieux. Depuis le début du 20ème siècle les laïcs sont majoritaire dans le brassage de la bière. Cependant la Belgique a su conserver certaines traditions de brassages tel que les bières trappistes.
La Belgique dispose également de nombreuses traditions qui se sont conservées au cours du 20ème siècle. C’est le cas des bières lambics et des gueuzes mais également des bières Saison.
A l’aube du 21ème siècle certaines brasseries belges ont sur se développer mondialement pour créer des géants brassicoles tel que AB In Bev ou Alken Maes ou encore Duvel Moorgat. Ces géants ont également contribué à faire connaitre la bière belge dans le monde entier.
En parallèle la Belgique dispose d’une scène craft beer très active avec des brasseries tel que la brasserie de la Senne ou le Brussels Beer Project.
Une chose est sûre : un passage par la bière belge est obligatoire pour tout zythologue en herbe !
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Enfin découvrez notre Foire à questions sur la bière belge ci-dessous :
Quelles sont les styles de bière belge ?
Différents styles de bière d'origine belge existe et notamment les suivants :
– Bière trappiste
– Bière Saison
– Witbier
– Bière Lambic et Gueuze
– Belgian IPA
Découvrez tous les styles de bière belge dans notre article.Où acheter des bières belges ?
Un grand choix de bière belge est disponible sur le site de Saveur bière. C'est à notre connaissance le plus grand choix de bière belges en vente en ligne.
Quelles sont les bières belges les plus connues ?
La réputation des bières belges est connues dans le monde entier. Parmi les plus connues vous pouvez découvrir les bières suivantes :
– Tripel Karmeliet
– Chimay
– Orval
– Cantillon
– Hoegaarden
… Vous pouvez en découvrir d'autres dans notre article !
Pour compléter votre culture bière voici quelques articles qui pourrait vous plaire :
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